Le Lauragais

Carte du Lauragais

Le Lauragais s’étend sur une superficie de 2 400 km² ; des portes de Toulouse jusqu’à Castelnaudary, de Verfeil-Puylaurens jusqu’à Auterive, Belpech et Fanjeaux. Des frontières qui manquent encore de précision et sur lesquelles historiens et géographes n’ont pas réussi à se mettre d’accord. La carte propose une vision large de la zone, autour de l’axe central que constitue le Canal du Midi (site classé patrimoine mondial de l’UNESCO) et englobant un territoire à cheval sur quatre départements (Aude, Ariège, Haute-Garonne et Tarn).

Ce territoire a forgé son identité au fil du temps. Son nom vient du pays de Laurac, région dont Laurac était le castrum, capitale du XIème au XIIIème siècle avant que le rôle de capitale ne se déplace ensuite vers Castelnaudary et Saint Papoul.

La trace la plus forte de ce passé reste bien sûr le moyen âge où l’imprégnation cathare a été particulièrement importante. Les dogmes défendus par cette religion la firent rapidement rejeter par Rome qui imposa alors une terrible répression. La première étape fût la « Croisade contre les albigeois » qui visait à ramener les hérétiques sur le chemin de la foi catholique. De 1209 à 1229, le Lauragais est le centre de multiples batailles. Cette répression ne suffit cependant pas à éliminer toutes les traces du catharisme et un siècle est encore nécessaire aux Inquisiteurs pour venir à bout des hérétiques..

En 1317, le Lauragais devient un évêché puis un comté en 1477 sous Louis XI (Catherine de Médicis, lauragaise par sa mère, sera la plus célèbre de ses comtesses) et une sénéchaussée à partir de 1554. En 1789, la région sert de cadre aux élections des députés aux États Généraux et est scindée, dès 1791 en deux départements : Villefranche et Castelnaudary.

Il faudra ensuite attendre les années 1920-1925 pour que s’affirme plus précisément l’identité locale. Le pouvoir central demande en effet de préciser l’appellation des communes et c’est avec empressement et fierté que certaines ajoutent alors la dénomination Lauragais (Montbrun Lauragais, Belbèze Lauragais, Montégut Lauragais). Cette fierté se nourrit de la richesse exceptionnelle attachée à ce nom : c’est le pays du mythique Pastel mais aussi celui du froment, de la laine, de la viande, un véritable pays de cocagne !

Au niveau démographique, le Lauragais est resté une région fortement peuplée jusqu’à la guerre de 14-18. Cette dernière a sonné le glas de la région paysanne et occitanophone qui subsistait encore. Il faudra attendre les années 1960-1970 pour que le Lauragais connaisse à nouveau un formidable essor, cette fois sous l’influence de la métropole régionale toulousaine.

L’activité économique du Lauragais est bien sûr marquée par une agriculture particulièrement riche. Celle-ci est symbolisée par l’image du fameux pays de cocagne où poussent des plantes à haut rendement dont certaines ont fait jadis la fortune du pays.

Le pastel, qui peut atteindre 1,5 mètre de haut, aux feuilles lisses et étroites, est bien sûr la principale de ces plantes. Elle contribua un temps à l’essor du commerce international. Son apogée se situe entre 1462 et 1562, « siècle d’or » où se sont bâties d’immenses fortunes marquant très fortement l’architecture locale (notamment par la construction des châteaux des « princes du pastel », grands commerçants internationaux d’Albi et Toulouse).

Dans le Lauragais, région agricole, l’eau a forcément une place importante. Le Canal du Midi, monumentale construction inaugurée en Mai 1681, fait aujourd’hui partie du patrimoine de l’humanité de l’UNESCO et constitue une attraction touristique exceptionnelle.

Mais le Lauragais n’est pas que touristique ou agricole. C’est également un pays aux industries fortes : industries traditionnelles comme par exemple les usines à briques autour de Castelnaudary, le travail du cuivre à Durfort ou les fabriques de meubles à Revel ; industries modernes avec notamment la très dynamique Labège Innopole qui, en une seule décennie, a créé plusieurs milliers d’emplois.

Le Lauragais conserve encore vivante la trace de son passé prestigieux : bastides, maisons cathares, stèles discoïdales, châteaux du pastel constituent autant de repères temporels et spatiaux. Nous essaierons de vous faire mieux connaître l’histoire et la richesse de cette terre lauragaise au fil des prochains numéros de « Couleur Lauragais ».


Bibliographie : « Lauragais, pays des cathares et du pastel » par Jean ODOL.

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